Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/181

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le monde, on n’a pas un instant pour se voir. Charmant tuteur, M. Harrel ! Et l’autre, où est-il ? Où trouver don Bouffi.

Si vous entendez par-là M. Delvile, je vous avouerai, monsieur, que je ne l’ai point encore vu. Je l’ai cru ainsi ; cela est égal, tout aussi bien ne le point voir du tout. Je vous dirai seulement que c’est un duc allemand, ou un don Fernand espagnol. Mais vous m’avez, sans quoi seriez à plaindre. Une paire d’imbéciles ! ne sachant quand faut vendre, ou quand convient d’acheter. Je n’ai jamais eu le moindre commerce avec aucun d’eux. Nous sommes rencontrés une ou deux fois par hasard, et cela pour rien ; j’ai seulement entendu don Braggard compter les grands ses ancêtres, incapables, tous tant qu’ils sont, de tirer le moindre profit de l’argent. Après lui vient M. Harrel… Vingt révérences à chaque mot… Regarde sa montre… aussi grosse à peu près qu’une pièce de douze sous… Pauvre innocente !… Voilà un couple de tuteurs singuliers !