Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/209

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cessaire pour ne pas succomber aux influences de l’opulence et du crédit, et la volonté de profiter des leçons qu’on vous donne. Hier vous avez pu voir par vous-même l’extravagance du luxe, et de la sottise ; aujourd’hui faites des réflexions plus sérieuses ; considérez attentivement ce que sont les plaisirs de ce monde, et apprenez à vous attendrir sur les misères qui accompagnent l’infirmité et l’indigence. Il lui remit un papier qui contenait la relation touchante de l’état déplorable auquel une famille pauvre se trouvait réduite par des maladies et d’autres infortunes.

Cécile, dont le cœur sensible et droit était toujours prêt à compatir aux maux de ses semblables, après l’avoir parcouru, sortit sa bourse, et lui offrant trois guinées, lui dit : c’est à vous, monsieur, à me diriger dans ce que je dois donner, supposé que ceci ne suffise pas. As-tu encore autant de charité ? s’écria-t-il tout ému ; et quoique la fortune t’ait assez peu ménagée en t’exposant aux dangers de