Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/73

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vateur exact, tel que celui d’un homme qui, sur le point de conclure un marché, considère et cherche à découvrir les défauts de la chose qu’il se propose d’acquérir.

Cécile, peu accoutumée à un tel examen, rougit, et chercha à éviter les yeux d’un homme dont les discours lui plurent encore moins que les regards ; il ne parla que de courses de chevaux, des pertes qu’il avait faites au jeu et des disputes qu’elles avaient occasionnées ; objets qui l’amusèrent d’autant moins, qu’ils lui étaient absolument nouveaux. D’ailleurs, il les entremêla d’épisodes qui avaient trait à quelques beautés célèbres du jour, à des bruits sourds de banqueroutes prochaines, et plaisanta sur des divorces récents ; choses qui furent encore plus désagréables pour elle, parce qu’elles lui étaient encore moins intelligibles. Fatiguée à la fin de ses anecdotes peu intéressantes, et révoltée des sujets qu’il choisissait pour le but de ses railleries, elle attendait avec impatience le moment où elle pourrait se retirer : mais madame Harrel, moins