Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/80

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leur première entrevue, et il lui parut assez vraisemblable qu’elles se connussent. En conséquence, se penchant en avant, elle hasarda de lui demander si elle avait vu depuis peu cette jeune demoiselle.

Mademoiselle Leeson, d’une voix qui n’annonçait ni satisfaction ni mécontentement, lui répondit, tranquillement : non, mademoiselle. Cécile, découragée par le laconisme de cette réponse, garda quelque temps le silence ; mais la constance du chevalier à la fixer, excita la sienne à tâcher d’éviter ses yeux ; elle s’évertua au point d’ajouter : madame Mears attend-elle ici ce soir mademoiselle Larolles ? Mademoiselle Leeson lui repliqua gravement, sans lever la tête : je ne sais pas, mademoiselle. Elle se trouvait après cela absolument au bout de son rôle, et ne savait plus de quoi lui parler : car elle n’imagina plus aucune autre question à pouvoir lui faire, relativement à mademoiselle Larolles.

Cécile avait peu d’expérience du monde ; mais ce qu’elle en avait appris, elle le