Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/81

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savait bien, et ses observations l’avaient convaincue que, pour les gens du monde, les spectacles et les lieux d’assemblée étaient une source intarissable de conversation. Elle espéra donc qu’en traitant un pareil sujet, elle réussirait mieux qu’elle n’avait fait jusqu’alors ; et comme ceux qui ont passé plus de temps dans la province qu’à Londres ne trouvent rien d’aussi intéressant que le théâtre, elle saisit avec avidité cette idée, et lui demanda si l’on avait donné depuis peu quelque nouveauté. Mademoiselle Leeson lui répondit avec autant de sécheresse que la première fois : je ne saurais vous le dire.

Il se fit ici une autre pause ; le courage de Cécile se trouva considérablement rallenti ; mais venant par hasard à se rappeler le nom d’Almack, elle s’arma de courage, et se félicitant en elle-même de pouvoir lui parler d’une maison trop fréquentée de la bonne compagnie pour qu’on pût ne pas la connaître, elle lui demanda d’un ton un peu plus assuré, si elle n’était pas