Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/100

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dit madame Harrel impatientée ; vous ne voudriez pas, je pense, qu’on me montrât au doigt ; et je vous assure que je ne fais rien que les personnes de mon état ne fassent aussi.

Ne vaudrait-il pas beaucoup mieux, repartit Cécile avec encore plus d’énergie, s’occuper moins des autres et plus de vous-même, consulter votre fortune et votre situation, au lieu de vous laisser aveuglément entraîner par leur exemple ? Si les autres voulaient se rendre responsables de vos pertes, de la diminution de votre fortune, et du désordre de vos affaires, alors vous auriez quelque raison de régler votre façon de vivre d’après la leur. Mais vous n’avez pas lieu de vous flatter que cela arrive ; vous savez trop bien le contraire. Plaints peut-être d’un petit nombre, blâmés généralement de tous, vous ne serez secourus de personne.

Grand dieu ! miss Beverley, s’écria madame Harrel épouvantée, vous parlez précisément comme si nous étions ruinés. Je ne crois pas que vous le soyez