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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/120

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son émotion, sentit sa curiosité et sa compassion s’augmenter, et serrant affectueusement la main qu’elle laissait pendre, lui dit, après qu’elle fut un peu revenue de son étonnement : la manière dont j’ai été introduite chez vous, mademoiselle, doit vous paraître bien singulière ; peut-être connaissez-vous assez celui qui m’y a conduit, pour que ses procédés extraordinaires me servent de justification. Non, en vérité, madame, répondit-elle toute honteuse, je le connais fort peu ; mais il est bon, et je lui crois le plus grand desir de me rendre service… Je vous assure madame, malgré tout ce qu’il a pu vous dire, que je ne suis point du tout dans le besoin.

Cécile lui répondit de l’air le plus propre à lui inspirer de la confiance : si j’avais pu imaginer que mon introducteur n’eût pas plus de droit de m’amener chez vous, je me serais bien gardée de m’y présenter aussi hardiment ; cependant, puisque nous voici réunies, rappelons-nous ses exhortations, et faisons en sorte de ne