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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/127

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Ah ! qu’il aurait été heureux pour lui, pour moi, pour toute sa famille, qu’il n’en eût pas eu de pareils ! Cécile lui réitéra alors ses consolations, ses témoignages d’affection, l’exhorta à avoir du courage, et prit congé.

Cette petite aventure ne laissa pas que de la chagriner, et elle éprouva dans cette circonstance toute l’horreur que ce duel lui avait d’abord causée ; elle se reprochait avec beaucoup d’amertume d’y avoir donné lieu ; et connaissant combien il avait été préjudiciable à la santé et aux affaires de M. Belfield, elle crut ne pouvoir se dispenser de l’aider du mieux qu’il lui serait possible. Sa sœur l’avait aussi extrêmement intéressée ; sa jeunesse, l’ingénuité peu commune de ses discours, jointes au malheur de sa position et aux charmes de sa personne, lui avaient inspiré le désir de lui rendre service, et la plus forte inclination pour elle. Elle formait d’avance le projet, au cas que son caractère répondît aux apparences, non-seulement de l’obliger dans cette conjoncture ; mais,