Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/13

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esprit de manière à la faire trembler. Celle du chevalier n’était pas meilleure, mais elle n’y prenait aucun intérêt. Son sommeil fut agité ; elle se leva à six heures du matin, et s’habilla à la clarté des bougies. Une heure après elle envoya savoir s’il était jour chez M. Harrel, et apprenant qu’il dormait encore, elle le fit éveiller. Il ne se leva pourtant qu’à huit heures, et toutes ses remontrances ne purent l’engager à sortir avant neuf.

À peine était-il parti, qu’elle vit paraître M. Monckton, qui eut alors pour la première fois la satisfaction de la trouver seule. Vous êtes bien bon d’être venu si matin, s’écria-t-elle. Avez-vous vu M. Belfield ? Vous êtes-vous entretenu avec lui ? Alarmé de l’impatience qu’elle faisait paraître, et encore plus affecté de voir à son air abattu, qu’elle avait passé la nuit sans dormir, il fut quelque temps sans lui répondre, et lorsqu’elle lui eut répété avec plus de vivacité la même question, il se contenta de lui dire : depuis que Belfield a eu l’honneur de vous voir chez