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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/12

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tra. Eh bien, monsieur, s’écria-t-elle aussitôt qu’il parut, je crains, en vous voyant revenir si tard, que vous n’ayez eu beaucoup de peine ; mais je me flatte que vos démarches n’ont pas été infructueuses. Qu’on se représente quelle dut être sa mortification, lorsqu’il lui répondit qu’il n’avait pas encore vu le chevalier, ayant été lui-même si fort occupé, qu’il lui avait été impossible de quitter, avant trois heures, la compagnie avec laquelle il se trouvait engagé ; qu’au même instant il s’était rendu chez le baronnet, où on lui avait dit qu’il n’était point encore rentré.

Cécile, quoique très-piquée d’une preuve aussi complette d’insensibilité envers un homme qu’il appelait son ami, renouvella ses instances, et ne le quitta qu’après lui avoir fait promettre de se lever dès que le jour paraîtrait. Elle cessa alors de s’étonner des dettes contractées par M. Harrel, et de ses besoins pressans d’argent en certaines occasions. Elle voyait bien qu’il passait la moitié des nuits à jouer ; et les conséquences de sa conduite s’offrirent à son