Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/133

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épargné pour son éducation : à un esprit juste il joignait la plus grande facilité d’apprendre tout ce qu’on lui enseignait. Ses progrès furent rapides. Destiné à suivre le commerce de son père, celui-ci admirait ses succès. Le jeune Belfield, sorti du collège à seize ans, et placé dans la boutique, montra la plus grande aversion pour le négoce ; il obtint, par l’intercession de sa mère, la permission d’aller finir ses études dans une université. Son père y consentit ; il en revint, ainsi que le père l’avait prévu, tout-à-fait savant ; mais loin d’être devenu plus traitable ou plus disposé au commerce, son aversion avait augmenté, et il déclara formellement qu’il ne serait jamais marchand. Les jeunes gens de famille, avec lesquels il avait formé des liaisons au collège ou à l’université, et que la libéralité de son père l’avait mis en état d’égaler pour la dépense, recherchèrent avidement sa société ; mais, quoique tout autre que la leur ne pût lui être agréable, la crainte qu’il eut qu’ils ne découvrissent