Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/134

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sa demeure et son état, la lui fit négliger, et chercher soigneusement à éviter qu’ils ne le rencontrâssent, même fortuitement. Il tremblait d’être vu avec quelqu’un de sa famille et une fausse honte le dominait au point que la plus grande mortification qu’il pût recevoir était qu’on lui demandât son adresse, ou qu’on lui annonçât une visite. Lassé à la fin de chercher tous les jours de nouveaux prétextes pour éluder les questions des uns et les découvertes des autres, il prit un appartement à l’une des extrêmités de la ville, où il donna rendez-vous à toutes ses connaissances, et où, sous différents prétextes, il s’arrangea de manière à passer la plus grande partie de son temps. Sa mère lui fournissait les moyens de continuer cette vie dissipée et dispendieuse. Lorsqu’elle sut que les amis de son fils étaient des gens de distinction, les uns titrés, les autres destinés aux premières places, elle en conclut qu’il se trouvait précisément dans la route qui conduit aux richesses et aux honneurs ;