Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/139

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cepter celle de Belfield ; tandis que celui-ci, soupçonnant que le besoin qu’il avait de son oncle l’engagerait à ne le point ménager, s’indigna encore plus de l’insolence de son procédé.

Le lendemain de leur duel, M. Floyer écrivit à Belfield que la décence ne lui permettant pas de prendre un autre parti que celui de son neveu, il avait déjà nommé à la place vacante la personne qu’il lui avait recommandée. Ce fut là le terme de ses espérances et le signal de sa ruine. Il devint insensible aux souffrances que lui causait sa blessure, sa fierté lui fit dissimuler son chagrin, et il affecta de recevoir tous les amis que cet événement attirait chez lui. Cependant, ses efforts, dès qu’il était rendu à lui-même, ne servaient qu’à augmenter sa tristesse. Il vit qu’il fallait absolument changer son genre de vie ; mais il ne pouvait se résoudre à exécuter ce changement aux yeux de ceux avec lesquels il avait si long-temps vécu sur un pied d’égalité, et avec autant de faste qu’eux. Les prin-