Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/142

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riette furent inutiles : il résista à toutes leurs sollicitations, et leur imposa silence, en les assurant que les obstacles qu’elles apporteraient à l’exécution du plan qu’il avait formé, ne serviraient qu’à redoubler sa fièvre, et retarder sa guérison.

Le motif d’une opiniâtreté si cruelle était la crainte d’une publicité qui lui paraissait non-seulement préjudiciable à ses intérêts, mais qui pouvait encore faire tort à sa réputation : car, sans laisser soupçonner sa situation, il avait pris congé de tous ses amis, prétextant qu’il quittait la ville ; et il ne pouvait consentir à laisser pénétrer un secret qui, une fois révélé, découvrirait le mauvais état de sa fortune.

M. Albani était entré par mégarde dans sa chambre, qu’il avait prise pour celle d’un autre malade qu’il venait visiter, et qui était logé dans la même maison ; mais comme il connaissait et respectait ce vieillard, il ne fut point fâché de le voir. Il n’en fut pas de même de l’arrivée du jeune Delvile, qui, ayant rencontré par