Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/146

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combien nous vivions misérablement ; à présent que vous savez ce qu’il en est, je ne m’en affecterai plus. — Mais ce ne saurait être là votre manière de vivre ordinaire : je crains que le malheur de M. Belfield ne se soit étendu jusqu’à vous, et que sa ruine n’en ait causé d’autres. Point du tout, madame ; car, dès le commencement, il a eu le plus grand soin de ne point nous faire partager ses périls : mon frère est aussi noble qu’équitable dans tous ses procédés, et il est impossible d’en mieux agir qu’il ne l’a fait avec toute sa famille en matière d’intérêt.

Cécile crut qu’il était temps de la laisser en liberté ; elle prenait cependant un si vif intérêt à tout ce qui la concernait, que chaque parole qu’elle prononçait lui faisait desirer de prolonger la conversation. Elle fut tentée de lui présenter quelque chose ; la crainte de l’offenser la retint : après lui avoir offert ses services du ton de l’intérêt le plus tendre, elle la quitta en lui promettant de revenir bientôt la voir.