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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/150

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Cécile se leva alors, et apperçut le jeune Delvile qui, après s’être arrêté un moment à la porte, entra dans la boutique, et demanda à voir des gants qu’on avait exposés en vue avec quelques autres marchandises. Elle fut extrêmement déconcertée par sa présence, et elle eut peine à ne pas imaginer que quelque fatalité fût attachée à sa personne, puisqu’elle était toujours sûre de le rencontrer toutes les fois qu’elle avait des raisons de chercher à l’éviter. Aussi-tôt qu’il s’apperçut qu’elle le regardait, il la salua avec le plus profond respect ; elle rougit en lui rendant son salut, et se prépara, non sans beaucoup de déplaisir, à une nouvelle attaque et à des plaisanteries semblables à celles qu’elle avait déjà essuyées de sa part ; mais dès qu’il eut fini son marché, il lui fit une seconde révérence, et sortit sans lui dire un seul mot.

Un silence aussi inattendu l’étonna, et la troubla tout-à-la-fois ; elle souhaita que madame Hill lui répétât encore tout ce qui s’était passé, et elle comprit d’a-