Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/155

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qu’elle se trouvait incommodée, et qu’il lui était impossible de parler d’affaires sérieuses.

Cécile, justement offensée des procédés de toute la maison, n’eut plus d’autre ressource que celle de M. Monckton, auquel elle résolut, à la première occasion, de demander conseil sur la manière dont elle devait s’y prendre pour se débarrasser du chevalier. Ainsi, la première fois qu’elle le vit, elle lui fit part des propos qu’il lui avait tenus, et de la conduite de M. Harrel. M. Monckton sentit aisément le danger auquel elle s’exposait en laissant subsister des prétentions de cette nature, ainsi que les inconvénients de sa situation actuelle : il en fut si frappé, qu’il n’épargna rien de ce qui lui parut propre à alarmer sa délicatesse, ou à augmenter son mécontentement. Il était sur-tout furieux contre M. Harrel, et il l’assura qu’il était persuadé que quelque intérêt secret et puissant l’engageait à appuyer avec tant de force et de ruse les poursuites du chevalier Floyer. Cécile combattit cette