Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/172

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de son frère, et de lui demander si elle consentait enfin à accepter quelques secours de sa part. Elle reçut la réponse suivante :

À Miss Beverley.

« Ah, madame, votre bonté me confond ! Nous n’avons besoin de rien encore ; mais je crains que ce ne soit pas pour long-temps. Quoique j’espère ne jamais devenir fière et impertinente j’aime mieux lutter contre l’adversité que de déplaire à mon malheureux frère, sur-tout dans ce moment-ci. Sa blessure, graces au ciel, a été pansée par le chirurgien, qui le soigne sans vouloir être payé, quoique mon frère soit prêt à se défaire de tout ce qu’il possède plutôt que de lui avoir cette obligation. J’avoue que je ne conçois pas pourquoi il redoute si fort qu’on lui rende service, puisque tant qu’il a cru être riche lui-même, il a toujours cherché à être utile aux autres. Il