Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/186

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jamais. Ses sentiments, probablement toujours au-dessus de sa naissance, luttent contre tous les assauts de la maladie et de la pauvreté. Il mourra plutôt que de se soumettre à sa destinée, et de recourir à ses amis pour qu’ils le secourent, et emploient leur crédit en sa faveur. Sans vouloir excuser son opiniâtreté, je desirerais qu’il lui fût possible de la vaincre. Je crains réellement de penser à ce qui pourra lui arriver.

Il n’y a personne au monde, répondit le jeune Delvile ému, qui ne fût plus porté à envier, qu’à plaindre des maux qui occasionnent cette noble et généreuse pitié. Il ne veut accepter aucun secours pécuniaire, continua-t-elle ; son esprit est véritablement trop élevé pour recevoir la moindre consolation d’un soulagement de cette espèce. Je desirerais qu’on pût lui trouver une place, où ses talents, qui ont fait assez long-temps le bonheur des