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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/187

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l’air le plus satisfait, que nous nous trouvions penser de même. Je me suis occupé ce matin à lui procurer un emploi où l’éducation qu’il a reçue lui servît, et où ses talents tournâssent à son honneur et à son profit.

Il remit alors à Cécile une lettre qu’il écrivait à un homme de condition, dont le fils devait bientôt partir pour commencer ses voyages, par laquelle il le lui recommandait, et le lui proposait pour gouverneur de ce jeune homme. Cette singulière conformité de sentiments leur fit le plus grand plaisir, et augmenta tout-à-coup l’estime qu’ils avaient déjà conçue l’un pour l’autre. Delvile la regardait avec admiration, et l’occasion qui la faisait naître, la rendait trop agréable à Cécile pour qu’elle lui fît la moindre peine. Elle ressentait une satisfaction intérieure, qui servait à l’embellir.

Elle n’eut, avant le retour de madame Delvile, qui rentra bientôt, que le temps de lui remettre sa lettre.

La conversation fut assez languissante