Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/190

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bien ménagée pour la craindre : toujours également sensible au plaisir que sa société lui faisait éprouver, ce ne fut qu’à son retour chez M. Harrel, qu’elle s’apperçut qu’elle n’était plus aussi indifférente qu’elle l’avait été jusqu’alors. Cette demeure, qui n’avait jamais été trop de son goût, lui devint tout-à-fait insupportable ; cependant, portée à attribuer son inquiétude et son ennui à tout autre cause qu’à la véritable, elle imagina que la maison même était changée ; que ses hôtes et tous ceux qui la fréquentaient, étaient devenus plus insupportables qu’auparavant. Cette erreur dura peu ; le moment de la conviction approchait ; et lorsque Delvile lui présenta la lettre qu’il avait écrite en faveur de M. Belfield, elle se dissipa subitement.

Cette découverte du changement qui s’était fait dans son esprit, ouvrit à ses yeux une perspective toute nouvelle, et lui fit naître des espérances totalement différentes ; car, ni l’exercice de la bienfaisance la plus active, ni son application à se conduire de la manière la plus con-