Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/195

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toriser une liaison qui n’est fondée que sur les emprunts qu’elle lui facilite, sur leur assiduité à fréquenter les mêmes maisons de jeu, sur les mêmes goûts ; tandis que l’estime qu’ils ont l’un pour l’autre n’est ni plus vraie ni mieux fondée que leur franchise et leur probité. Il l’avertit alors d’éviter toute affaire où il serait question d’argent avec M. Harrel, dont personne n’ignorait que les dépenses extravagantes et la prodigalité excédaient de beaucoup les revenus. Cécile lui avoua, mais avec peine, ce qui s’était passé avec M. Harrel. Il fut moins alarmé de la somme qu’elle lui avait prêtée, qu’il avait d’abord cru plus considérable, que de la démarche à laquelle on l’avait engagée pour se la procurer. Il lui représenta le plus fortement qu’il lui fut possible, le danger qu’il y avait d’être trompé, et même ruiné par les fripponneries des usuriers, et lui fit promettre que dans aucun cas, ou pour quelque raison que ce fût, elle ne se laisserait plus persuader de recourir à de pareils expédients. Elle promit de sui-