Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/216

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mille livres, elle fut interdite et même fâchée d’avoir pris un engagement qui allait absorber une somme considérable dont elle aurait pu secourir bien des malheureux ; mais les créanciers devenaient plus insolents. M. Harrel et son juif l’attendaient avec impatience ; elle se détermina à un sacrifice que la crainte d’un grand malheur l’avait déterminée à faire.

Quoique la somme fût très-considérable, elle approchait si fort de sa majorité, et il y avait si peu de risque à courir avec elle, que l’arrangement fut bientôt terminé. Le juif compta sept mille cinq cents livres ; M. Harrel remit à Cécile son obligation pour le remboursement ; les créanciers furent satisfaits, les huissiers renvoyés, et la maison reprit bientôt son air de faste et d’opulence ordinaire.

Madame Harrel qui, pendant cette scène, s’était renfermée dans sa chambre pour pleurer tout à son aise, s’empressa de joindre Cécile ; et dans le transport de sa joie et de sa reconnaissance, elle la