Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prenez aux autres ne vous fasse jamais oublier ce que vous vous devez à vous-même, ainsi qu’à l’ancienne et honorable maison dont vous descendez.

Ne saurions-nous, s’écria madame Delvile, entretenir miss Beverley que de nos propres affaires et de préceptes de famille ? C’est à moi, dit le jeune Delvile en se levant, à demander excuse à mademoiselle de les avoir occasionnées : il quitta l’appartement ; et M. Delvile se levant aussi pour s’en aller, dit à Cécile : ma chère, je vous laisse avec madame Delvile, je suis sûr qu’elle sera fort aise de savoir votre histoire : ainsi parlez-lui à cœur ouvert.

Il sortit en finissant ces mots, et laissa Cécile plus à son aise ; car sa fierté et sa politesse l’humiliaient également. Les hommes, lui dit madame Delvile, ne comprènent point la peine qu’une personne de notre sexe qui pense délicatement, a de se prêter à des explications de cette nature. J’en suis trop bien instruite pour vouloir l’exiger. Ainsi nous n’en aurons ensemble que lorsque nous nous connaî-