ma chère amie, que votre digne frère ne soit la victime de son bon cœur, et permettez que dans cette conjoncture, ce soit moi qui rende ce service à M. Harrel ; il n’y a aucun inconvénient à me faire avancer cette somme ; et je serais au désespoir que M. Arnott, qui fait un si noble usage de son argent, fût obligé d’en emprunter à des conditions onéreuses. Vous êtes on ne peut pas plus obligeante, lui répondit madame Harrel ; je vais les trouver tout de suite, et leur en parler : cependant, que ce soit vous ou lui qui prêtiez cette somme, M. Harrel m’a assuré qu’il ne tarderait pas à la rendre.
Elle revint alors leur communiquer cette proposition. M. Arnott ne voulait pas absolument qu’on l’acceptât ; le mari, au contraire, préférait ce dernier parti, assurant que, comme il était très-sûr de pouvoir rembourser tout de suite cette somme, il était indifférent que ce fût l’un ou l’autre qui la lui avançât. Il y eut un combat de politesse et de générosité entre Cécile et M. Arnott ; mais, comme