Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/67

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elle était décidée à ne point céder, elle l’emporta à la fin, et il fut convenu qu’elle se rendrait le lendemain matin dans le quartier de la cité, afin que M. Briggs, qui pouvait seul disposer de la fortune de la pupille, ses autres tuteurs ne se mêlant jamais de ce qui concernait ses intérêts pécuniaires, lui remît cet argent.

Cécile ne put s’empêcher de réfléchir avec une nouvelle surprise à la légèreté ruineuse de M. Harrel, et à l’aveugle sécurité de sa femme : elle apperçut tout le danger de leur situation, et dans la conduite de M. Harrel, l’égoïsme le plus condamnable, l’injustice la plus criante envers ses créanciers, une indifférence criminelle à l’égard de ses amis, qu’il n’avait aucun scrupule d’incommoder. Ces considérations lui ôtaient tout desir de l’obliger ; ce ne fut que la pitié et l’indignation qu’elle ressentit en voyant combien l’on abusait de la facilité et de la bienfaisance de M. Arnott, qui la portèrent à le secourir dans cette circonstance. Elle résolut pourtant, aussi-tôt