Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/72

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au ciel : Oh, mademoiselle, il se passe de belles choses là-haut ! mon maître est en fureur ; il va descendre dès qu’il sera habillé. Garde-t-il le lit ? il ne se lève pas sans doute pour moi. Non, mademoiselle, il ne garde pas le lit ; seulement il ne saurait paraître dans l’état où il se trouve ; car toutes les fois qu’il reste seul à la maison, il est dans un terrible négligé. M. Briggs parut presqu’aussi-tôt dans le déshabillé le plus dégoûtant ; sa barbe noire n’ayant pas été faite depuis plusieurs jours, était longue et sale ; il avait une emplâtre de papier gris sur le nez et une seconde sur l’une de ses joues, qu’il retenait en entrant avec ses deux mains. Cécile lui fit beaucoup d’excuses de l’avoir dérangé et s’informa avec intérêt de sa santé. N’avez-vous consulté personne ? Vous auriez dû, monsieur, faire venir un médecin. Pourquoi faire ? eh ! il m’aurait farci de jalap ; je puis bien en prendre sans lui, n’est-ce pas ? J’en ai eu un autrefois ; je fus très-mal ; je crus partir ; je commençais à perdre courage ; je l’envoyai cher-