Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/73

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cher ; il se trouva un fourbe ; il m’en coûta une guinée ; je la lui donnai à la quatrième visite : il n’est jamais revenu… Je me promets que je n’en aurai plus de ma vie !…

Vous demandez de l’argent, personne ne sait pourquoi. Vous avez besoin de six cents livres ! Qu’en faire ? les jeter dans la Tamise ? Je n’ai jamais ouï rien de pareil ! Je ne les donnerai pas ; rien de plus sûr. Oui, oui ; et branlant la tête, vous n’aurez rien de pareil, ni d’approchant. Je ne les aurai pas ! s’écria Cécile très-étonnée. Pourquoi non, monsieur ? Je les garderai pour votre mari, je vous en trouverai un bientôt. Point de ces tours de passe-passe. Ayez patience, j’en ai un en vue.

Cécile, prête à se fâcher tout de bon, l’assura qu’elle avait réellement besoin de cet argent pour une affaire pressée qui ne souffrait aucun délai. Il ne fit pas la moindre attention à ses représentations, lui disant que les jeunes filles ne connaissaient point le prix de l’argent, et qu’on ne devait jamais leur en confier ; qu’il ne voulait