Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/114

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serai jamais insensible à votre sort. Comme son frère ! repartit-il ! Ah ! si quelqu’autre lien… Cécile avait des raisons de s’attendre depuis si long-temps à cette espèce de déclaration : cependant elle ne put l’entendre qu’avec un certain attendrissement ; et le regardant avec bonté, elle lui dit : M. Arnott, vos attentions et vos égards pour moi me font honneur, peut-être serait-il à désirer pour l’un et pour l’autre qu’ils n’allâssent pas plus loin ; réglez-les sur mon mérite, et comptez alors sur ma reconnaissance.

Votre refus est si poli, s’écria-t-il, que, n’ayant jamais osé me flatter que vous daignâssiez accepter ma main, je trouve au moins du soulagement à avoir pu vous faire connaître mes sentiments. Permettez-moi, avant que de vous quitter, de vous exposer ma situation et de vous demander des conseils. Je vous avouerai donc que les cinq mille livres que j’avais dans les fonds publics, de même qu’une somme assez considérable entre les mains d’un banquier, ont déjà