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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/115

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servi à calmer les créanciers de M. Harrel. Je regarde cet argent comme perdu. Je suis trop faible, je ne saurais refuser ; et il est sûr que ma sœur ne se trouverait pas dans la détresse où elle est actuellement, s’il me restait quelque chose à donner : je n’ai plus que mes terres à vendre, et je n’ai que cette ressource pour tirer M. Harrel de sa funeste situation. Je suis fâchée, répondit Cécile, de me trouver forcée à parler défavorablement d’une personne qui vous touche de si près ; permettez cependant que je vous le demande : pourquoi l’en tirerait-on ? et que ferait-il à présent de mieux ? N’était-il pas menacé depuis long-temps de tous les malheurs qui viènent de l’accabler ? Ne l’en avez-vous pas averti vous et moi ? et les cris de ses créanciers n’ont-ils pas retenti à ses oreilles ? Quel effet cela a-t-il produit ? Il n’a jamais rien voulu changer à sa manière de vivre ; il a continué à satisfaire toutes ses fantaisies ; il n’a ni diminué sa dépense, ni même pu se plier à la moindre réforme. Les excès ont suivi