Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/127

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lui était impossible de rester plus long-temps.

Madame Harrel vint bientôt lui dire que son mari ne partirait pas, et que s’il trouvait mille livres, il pourrait donner une bonne tournure à ses affaires. Cécile ne lui répondit rien ; elle pensa qu’il était question de quelque nouvelle ruse pour se procurer de l’argent, et elle prévit que M. Marriot était la victime qu’on avait choisie. Madame Harrel n’ayant donc rien obtenu de Cécile, la quitta d’un air extrêmement confus, en disant qu’elle allait envoyer chercher son frère, et éprouver s’il avait encore quelqu’affection pour elle.

Cécile ne parut que lorsqu’on vint l’avertir que le souper était servi. Elle trouva M. Marriot. Il n’y eut que lui d’étranger ; et M. Arnott ne parut point. Elle prit alors le parti de leur communiquer sa résolution d’aller habiter le lendemain la maison de M. Delvile. À cette nouvelle, madame Harrel témoigna tout haut sa surprise, et M. Harrel parut éperdu : tandis que le jeune Marriot le regardant