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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/136

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aussi redoutables lui inspiraient ; et quoiqu’elle prît plusieurs fois le parti de fuir, à tout événement, et de se dérober à une tyrannie qu’il avait si peu de droit de s’arroger, le souvenir seul de ces terribles paroles : « Puissé-je être damné plutôt que de vivre assez long-temps, » lui ôtait tout le courage qui lui restait. Quoiqu’elle fût préparée de longue main à cet assaut, lorsque le moment arriva, il lui fut impossible de le soutenir. Pendant qu’elle était dans cette perplexité, elle reçut une lettre de M. Arnott, qui apprenait que pour suivre ses conseils, il avait quitté Londres, jusqu’à ce que le sort de M. Harrel fût décidé.

Au plus fort de ses craintes, pour elle-même et pour ses intérêts, Cécile ne put s’empêcher d’apprendre avec plaisir que M. Arnott se fût du moins dérobé à la fureur de l’orage qui la menaçait, quoique certaine qu’il n’en serait que plus terrible pour elle, et qu’elle redoutât la vue de madame Harrel, après qu’elle aurait été instruite de sa fuite. Son attente