Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/141

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état, en éludant leurs prétentions, de se soustraire à la peine que la loi prononçait contre lui. Étonnée par cette réflexion, elle se reprocha sévèrement une complaisance dont elle n’avait pas assez prévu les conséquences, et pensa, avec le plus vif chagrin, que, tandis qu’elle se flattait de n’avoir cédé qu’à la pitié et à l’humanité, on l’accuserait peut-être de s’être rendue complice de la fraude et de l’injustice.

À dîner, M. Harrel fut très-poli et de fort bonne humeur. Il remercia vivement Cécile du service qu’elle lui avait rendu, et ajouta gaiement : tous les péchés que vous pourriez commettre pendant une année, ne sauraient manquer de vous être pardonnés, en considération de la bonne œuvre que vous venez de faire. Il la pria ensuite de vouloir bien ne pas les quitter, jusqu’au moment de leur départ. Cécile passa ce temps avec madame Harrel en l’exhortant à montrer du courage, et sur-tout à avoir plus d’é-