Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/150

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Ô modèle de perfections ! que ne vous ai-je connue avant d’être si aveugle ! mon sort était décidé…… J’étais déjà perdu et ruiné avant que vous entrassiez chez moi ; allons, venez ; mon courage m’abandonnerait, et je finirais par ne point partir.

Ils regagnèrent bientôt la foule ; M. Harrel s’empara d’un cabinet, et demanda à souper ; madame Harrel et Cécile s’y opposèrent ; il ne fit pas la moindre attention à ce qu’elles disaient ; il engagea à boire avec lui toutes les personnes qu’il rencontra et qu’il connaissait, MM. Marriot, Maurice, le chevalier Floyer. Après s’être livré à un excès qui pouvait favoriser la résolution qu’il avait prise ; il sortit brusquement. Cécile et madame Harrel ne doutèrent pas qu’il n’eût été joindre la chaise qui l’attendait ; mais à peine l’eurent-elles perdu de vue, qu’elles entendirent le bruit d’un coup de pistolet ; elles poussèrent un grand cri, et toutes les personnes qui étaient avec elles sortirent pour en savoir la cause. Elles furent long-temps sans en être instruites ;