Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/159

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de déplaire à madame Delvile, à qui elle avait si souvent manqué de parole.

Il était alors près de six heures ; Cécile et son amie convinrent de rester dans leur appartement jusqu’à ce qu’on vînt les avertir que M. et madame Delvile étaient visibles ; mais avant ce temps, madame Harrel, qui s’était assise sur le lit, accablée de fatigue et de douleur, finit, comme les enfants, par s’endormir à force de pleurer.

Cécile était étonnée de la voir jouir de ce moment de repos, qui suspendait ses souffrances. Ses inquiétudes la tinrent éveillée ; elle sentit qu’elle allait partager toutes les peines de son amie ; elle était incertaine sur la réception que lui feraient M. et madame Delvile, et sa mémoire lui retraçait à chaque instant les horribles aventures de cette nuit.

À dix heures, un laquais vint lui demander, de la part de madame Delvile, si elle voulait déjeûner. Madame Harrel dormait encore, et Cécile se hâta de descendre, et de porter elle-même sa