Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/163

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dame Delvile, et enchantée autant qu’elle pouvait l’être dans ces tristes moments, de se voir à la fin établie chez elle, revint consoler son amie. Elle la trouva éveillée depuis peu, et sachant encore à peine où elle était, et pourquoi elle se trouvait hors de chez elle. À mesure que la mémoire lui revenait, Cécile faisait tous ses efforts pour adoucir ses peines ; elle suivit le conseil de madame Delvile ; elle envoya chercher M. Arnott, et se prévalant de la permission qu’on lui en avait donnée, elle écrivit un billet à M. Monckton, pour le prier de venir la voir.

M. Arnott, qui était de retour à Londres, arriva bientôt : son domestique, qu’il avait chargé d’épier toutes les démarches de M. Harrel, avait été dès le matin le trouver dans sa retraite, et lui avait fait part des malheureuses nouvelles de la nuit. Leur entrevue fut également pénible à l’un et à l’autre. M. Arnott se reprochait amèrement sa fuite, croyant qu’elle avait hâté le coup fatal, qu’un nouveau sacrifice de sa part aurait peut-