Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/177

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seule nuit, il avait perdu trois mille livres de plus qu’il ne possédait, et pour lesquelles il ne pouvait fournir aucune sûreté. La difficulté était de se procurer cette somme. À force de ruses, il avait trouvé moyen d’avoir une entrevue avec M. Marriot, et l’avait prié de lui prêter deux mille livres pour deux jours seulement ; offrant pour reconnaître ce service, d’appuyer de tout son crédit ses prétentions auprès de Cécile. Cet inconsidéré et amoureux jeune homme, abusé par ses promesses, et imaginant que sa pupile était absolument à sa disposition, lui avança, sans hésiter, cet argent, et sans exiger d’autre retour que la permission de venir librement chez lui, à l’exclusion du chevalier Floyer. Quant aux autres mille livres, continua M. Monckton, je ne sais comment il les a eues. J’aime à croire que vous n’avez pas été assez imprudente… Ah ! M. Monckton, s’écria Cécile en l’interrompant, ne me condamnez pas trop sévèrement. Les persécutions que j’ai essuyées… la nécessité