Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/178

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où j’aurais été sans cela de trahir le digne et presque ruiné M. Arnott… J’aurais cru, reprit-il avec une surprise extrême, qu’après les avis que je vous avais donnés, après ce que vous aviez éprouvé vous-même, il aurait été impossible de vous duper une seconde fois. Je le croyais aussi, répondit-elle : et cependant, lorsqu’il a fallu subir l’épreuve… Vous ne sauriez croire combien j’ai été tourmentée. Vous voyez cependant, répliqua-t-il, quel en a été l’effet, et je vous avais bien prédit que rien ne pourrait le sauver. — Cela est vrai ; mais si j’avais toujours refusé, je ne m’en serais pas si bien convaincue, et je me serais peut-être reproché ma dureté, en supposant que les secours que je refusais auraient pu le tirer d’affaire.

Les informations que M. Monckton s’était procurées par des moyens, à la vérité peu délicats, ne se bornaient pas là ; il ajouta qu’il avait souvent admiré la patience des créanciers de M. Harrel, et qu’il avait eu encore à cet égard une preuve de sa mauvaise foi ; qu’il avait