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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/194

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été ses vues en s’adressant à moi, et je vengerai les droits de l’innocence trahie, si je découvre qu’il en ait abusé. Sa fausseté me faisant oublier ses belles qualités, je me détacherai de lui pour toujours. Telles étaient les réflexions qui diminuaient la satisfaction qu’elle se promettait depuis si long-tems de son changement d’habitation ; elle ne se trouvait guères plus heureuse chez M. Delvile, qu’elle ne l’avait été chez M. Harrel. Elle dîna encore seule avec M. et Mme Delvile, ne vit point leur fils de toute la journée ; et dans l’incertitude où elle se trouvait sur son compte, à peine regretta-t-elle son absence.

M. Delvile lui apprit qu’il avait reçu dans la matinée deux visites à son sujet, de deux personnes qui aspiraient à sa main, qui se prétendaient l’un et l’autre autorisés par M. Harrel à lui rendre des soins. Il lui nomma le chevalier Floyer et M. Marriot. Je crois, dit Cécile, qu’ils ont peu de raison de se louer de M. Harrel ; au reste, leur conduite, à mon égard,