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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/196

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faire connaître que ma résolution a toujours été la même et ne variera jamais.

Je suis enchantée, dit madame Delvile, de voir autant d’esprit que de discernement dans une jeune personne contre laquelle on emploie toutes sortes de ruses. La fortune et l’indépendance n’ont jamais été plus sûrement placées que chez miss Beverley ; et je suis persuadée que lorsqu’elle aura fait un choix, il fera autant d’honneur à son cœur, que la difficulté qu’elle a eue à se décider en fait à son jugement. M. Delvile lui demanda ensuite si elle avait quelqu’un en vue pour remplacer M. Harrel. Non, répondit-elle ; et à moins que cela ne soit absolument nécessaire, je ne le remplacerai point. Il est aisé de croire, ajouta madame Delvile, que vos intérêts n’ont point souffert de sa mort ; car j’ai ouï parler de sa prodigalité et de ses extravagances ; et c’est avec bien de la satisfaction que j’ai vu comment sa belle pupille, par une prudence, une sagacité peu communes, a évité les mauvaises affaires dans