Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/209

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lui d’une manière distinguée, et aurait voulu que tout le monde eût pour lui le respect et l’admiration dont il le jugeait digne.

Delvile, dans sa conduite envers son père, imitait celle de sa mère, en ne contrariant jamais ses volontés dès qu’elles lui étaient connues, évitant cependant de lui demander son avis. Leur façon de penser était tout-à-fait opposée ; Delvile ne savait que trop qu’en suivant les conseils de son père, il faudrait qu’il exigeât des autres une attention et un respect que le public lui refuserait, et qu’il serait presque obligé de s’abstenir de parler à tout homme dont la généalogie lui serait inconnue.

Si le devoir et la reconnaissance étaient les seuls liens qui l’attachâssent à son père, il aimait sa mère, non-seulement avec une affection filiale, mais encore avec la plus parfaite estime et le plus profond respect ; il savait aussi que sans lui la vie aurait été un fardeau pour elle ; que sa tendresse, loin d’être l’effet de la