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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/210

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prévention, était uniquement fondée sur la persuasion qu’il la méritait, et que si l’indulgence maternelle l’avait fait naître, ce n’était qu’en continuant à se bien conduire qu’il parviendrait à empêcher qu’elle ne diminuât.

Telle était l’habitation dans laquelle Cécile se trouvait alors, et la seule famille avec qui elle passait sa vie ; car, quoiqu’elle y eût déjà séjourné trois semaines, excepté à l’église, elle n’avait encore vu personne. Il ne lui arriva rien d’extraordinaire pendant tout ce temps-là ; elle reçut seulement de madame Harrel une lettre pleine de lamentations sur sa vie retirée et ses chagrins ; et une autre de M. Arnott, contenant des détails sur les difficultés qu’il avait essuyées de la part des créanciers de son beau-frère ; les sommes qu’il n’avait pu refuser aux sollicitations des plus pauvres et aux plus malheureux. Il finissait par des vœux ardents pour la félicité de Cécile, et en l’assurant qu’il avait perdu la sienne pour jamais, puisqu’il était privé de sa pré-