Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/45

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ne pouvait expliquer, lui fit passer une nuit pénible ; pour se distraire, elle alla chercher, le lendemain, mademoiselle Belfield, qu’elle trouva occupée à quitter son logement. Henriette lui apprit que son frère était rétabli, et qu’il voulait quitter une demeure aussi désagréable. Elle parla de ses affaires avec sa franchise ordinaire, et l’intérêt que Cécile y prenait contribua à diminuer le chagrin que les siennes lui causaient. Elles s’entretenaient, à cœur ouvert, de la vanité de M. Belfield, de ce que le bon ami de son frère voulait faire pour lui, du projet qu’il avait de le faire voyager avec un jeune seigneur, des obstacles que l’amour aveugle de madame Belfield y mettrait, par la peine qu’elle aurait à se séparer de son fils, lorsque la conversation fut interrompue par madame Belfield, qui dit elle-même familièrement qu’elle venait avouer à Cécile qu’elles avaient toutes deux eu tort de parler à son fils du billet de banque de dix livres que mademoiselle Beverley avait remis à Hen-