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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/61

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de refuge contre cette persécution, était devenu si sérieux, ses soins étaient si marqués, que ne pouvant plus révoquer en doute les sentiments qu’elle lui avait inspirés, elle se trouvait obligée d’user de réserve avec lui.

C’était toujours avec plus de regret qu’elle réfléchissait au sacrifice qu’elle avait fait pour secourir l’ingrat et indigne Harrel ; souvent elle était tentée de quitter pour toujours sa maison, et de choisir celle d’un de ses tuteurs. La délicatesse de ses sentiments s’opposait à cette démarche, qui aurait pu nuire au crédit de celui-ci ; et l’amitié qu’elle avait eue dans ses premières années pour sa femme, l’empêchait d’exécuter ce projet. Ces différentes circonstances contribuèrent beaucoup à augmenter son intimité avec mademoiselle Belfield ; elle ne voyait plus madame Delvile, qui était la seule personne qu’elle lui préférât ; les assiduités fatiguantes du chevalier Floyer étaient cause que M. Monckton ne