Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/82

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nouveau coup bien sensible. Elle répondit tristement : dans peu de jours, madame ? Oui, reprit madame Delvile, j’imagine que vous voulez en paraître très-fâchée ! Ah, madame ! s’écria Cécile, qui ne put conserver plus long-temps son sang-froid, si vous connaissiez la moitié des sentiments que je vous ai voués, du respect sincère, et de la vénération que j’ai pour votre personne, toutes mes protestations seraient inutiles.

Madame Delvile, surprise à la fois, et attendrie de l’air de vérité de cette déclaration, saisit sa main, et lui dit : je croyais que tout ce que je pourrais vous dire vous serait très-indifférent ; sans cela mon ressentiment aurait cessé au moment où je vous aurais fait connaître qu’il n’était causé que par votre longue absence. Je vous assure que rien ne m’afflige davantage, répliqua Cécile, que d’avoir pu y donner lieu ; mais croyez-moi, madame, quoique malheureusement les apparences semblent être contre moi, j’ai toujours été très-reconnaissante des bon-