Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/94

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Quitter l’Angleterre ? s’écria-t-elle fondant en larmes. J’espère que cela ne sera pas ! N’espérez rien, répliqua-t-il d’un ton de fureur. Il lui ordonna ensuite en jurant, de le laisser, et d’aller tout préparer pour le départ.

Madame Harrel, qui n’était point accoutumée à un pareil traitement, fut si effrayée, qu’elle en eut des convulsions auxquelles il ne fit aucune attention, et il sortit de la salle, en la maudissant comme une folle qui avait causé sa ruine. Quoique Cécile eût sonné, et se fût empressée à lui donner des secours, cette brutalité l’avait tellement révoltée, qu’elle savait à peine ce qu’elle devait ordonner ou faire. Madame Harrel se remit cependant bientôt ; Cécile l’accompagna dans sa chambre, où elle resta, et tâcha de la calmer, jusqu’au retour de M. Arnott, à qui on apprit l’état affreux dans lequel M. Harrel était enfin rentré chez lui ; sa sœur le pria d’user de tout son crédit pour qu’il différât au moins, supposé qu’il ne pût l’y faire renoncer entièrement, l’exécution de