Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/112

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relevées pourraient envier le bonheur d’avoir produit une personne telle que vous.

Cécile un peu radoucie par la fin de ce discours, lui demanda excuse de l’avoir interrompue, et elle continua. Je vous assure donc que, quant à votre famille, quelle que soit la fierté de la nôtre, il suffit que vous en soyez sortie pour que nous n’ayons aucune objection à former contr’elle. Nous connaissons tout votre mérite ; votre caractère est digne de toute notre estime, et votre fortune surpasse nos espérances. Il est aussi étrange qu’affligeant que toutes ces circonstances, capables de satisfaire la raison, ces qualités si propres à faire le bonheur d’un époux, ne soient point encore suffisantes, et ne puissent s’accorder avec des prétentions peut-être chimériques, mais que nous ne saurions refuser à la mémoire de nos ancêtres, et auxquelles nous ne saurions renoncer impunément.

Cécile, quoique très-affectée de ce qu’elle venait d’entendre, n’en fut cependant pas fort étonnée ; elle n’était que trop persua-