Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/118

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et lui laissant à peine la force de respirer, elle s’écria : Pourquoi, pourquoi ?… je vous prie… je vous supplie, madame… Le ciel vous comble de ses bénédictions ! dit madame Delvile, laissant couler des larmes sur la main qu’elle tenait encore. Le ciel vous soit propice, et vous rende cette tranquillité qui vous est si justement due ! Ah, madame, s’écria à son tour Cécile, s’efforçant en vain de retenir ses larmes qui coulaient alors en abondance, pourquoi me désespérer par ces preuves de bonté ? pourquoi me forcer à vous aimer encore… quand je souhaite presque de vous haïr !… Non, ne me haïssez pas, lui dit madame Delvile en l’embrassant ; ne me haïssez pas, aimable Cécile ; la scène cruelle que je vais avoir avec mon fils ne saurait m’affecter davantage que celle-ci… Mais adieu… Il faut que je m’y prépare ! Elle sortit ensuite : mais Cécile, dont la fierté ne put tenir contre tant de bonté, courut promptement après elle, en lui disant : Ne vous reverrai-je plus,