Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/119

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madame ? Vous en déciderez vous-même, répondit-elle ; si ma vue ne vous cause pas plus de peine que de plaisir, je viendrai dès que cela vous conviendra. Cécile soupira et se tut ; elle ne savait ce qu’elle devait souhaiter, elle craignait de rester entièrement livrée à ses tristes et éternelles réflexions. Attendrai-je, continua madame Delvile, jusqu’à demain matin pour m’en retourner. Si je revenais dans l’après-midi, consentiriez-vous à me recevoir ? Je serais fâchée, répondit-elle toujours en hésitant, de vous empêcher de partir… Vous m’obligerez, s’écria madame Delvile, de souffrir ma présence. Elle monta en carrosse.

Cécile hors d’état de soigner sa vieille amie, et n’ayant pas la force de lui faire le détail de la cruelle scène qui venait de se passer, se hâta de gagner son appartement. L’émotion qu’elle avait étouffée jusqu’alors, éclata enfin par ses larmes et ses regrets ; son sort venait d’être décidé d’une manière aussi triste qu’humiliante ; elle était ouvertement réprouvée par la