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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/126

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vous qui connaissez tout le poids de mon infortune ; vous me laissez le soin de la supporter comme je pourrai. Je vous accuserais d’insensibilité, si je ne m’étais apperçu que vous êtes malheureuse ; je vous regarderais comme mon tyran, si, en vous quittant, je n’avais pas vu couler vos larmes. Je pars donc, j’obéis, puisque vous désirez que je m’éloigne : je me renfermerai chez Bidulphe jusqu’à ce que je reçoive vos ordres. Daignez, je vous prie, vous rappeler que les moments vont me paraître des siècles, tant que je croirai Cécile injuste, et que mon ame sera déchirée tant que je me la représenterai dans l’état de douleur où je l’ai laissée.

Mortimer Delvile.


Le mélange de tendresse et de ressentiment qui régnait dans cette lettre, exprimait si bien la douleur et le désordre qui l’avaient dictée, que la fermeté de